En France, beaucoup se souviennent du terrible massacre et de la destruction d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944.
Mais qui sait ce qui est arrivé au village de Maillé, en Indre et Loire, le 25 août 1944 ?
Ce jour là, tandis que Paris était libéré, Maillé était victime d'un massacre organisé et sans limite de la part de l'armée allemande en représailles d'actions de la résistance.
Ce massacre a couté la vie à 124 habitants de Maillé ; pour la plupart des femmes et des enfants.
Dans la matinée du vendredi 25 août 1944, des militaires allemands d'une division SS encerclaient le village et fusillaient toutes les personnes civiles qu'ils trouvaient au fur et à mesure de
leur progression. Toute personne aperçue était traquée et assassinée. Ensuite, ils incendiaient les bâtiments.
Ce massacre a duré toute la matinée. Dans l'après-midi et jusque tard dans la soirée, l'artillerie bombardait le village, achevant de le détruire.
Le sous-lieutenant, Gustav SCHLUETER, commandant le gîte d'étape de Sainte-Maure, a été reconnu coupable du massacre de Maillé. Il a été condamné à mort par contumace en 1952 par le tribunal
militaire de Bordeaux. N'ayant pu être retrouvé, il a fini ses jours à Hambourg en 1965 sans avoir été inquiété.
Jusqu'aux années 2000 et l'ouverture d'une enquête à l'initiative d'un procureur allemand Ulrich MAASS, on ne connaissait pas le nom de la division SS qui a perpétré le massacre et la destruction
de Maillé.
Aujourd'hui, une unité de la 17ème division SS est fortement soupçonnée par la justice allemande d'être (avec des éléments de la Wehrmacht) à l'origine du massacre. Et d'après l'historien Peter Lieb, il est très probable que les responsables soient des hommes du Feld-Erstatz-Bataillon (bataillon de réserve) de la 17ème division SS "Götz von Berlichingen", cantonnée à Châtellerault.
Contrairement à Oradour-sur-glane, Maillé ne s'est pas figé dans le souvenir. le village a été totalement reconstruit à la fin des années 40, ce qui lui donne depuis un caractère très particulier. Une cérémonie de commémoration a lieu tous les ans, le 25 août. Après avoir vécu le cinquantième anniversaire du massacre, et parce qu'il restait de moins en moins de témoins encore vivants, Maillé a décidé de créer une association et un lieu de mémoire. L'association Pour le Souvenir de Maillé a été créée en 1995 par les survivants du massacre et la Maison du souvenir a vu le jour en 2006.
Je suis la petite fille des agents postaux de Maillé, Mr et Mme Placide et Jacqueline ROY qui ont survécu au massacre, cachés dans la cave de l'école. J'ai réalisé ce site en 1998 pour faire connaître un événement tragique et alors très méconnu de la fin de la seconde guerre mondiale auquel ma famille a échappé par miracle et qui l'a marqué profondément. Il n'existait alors aucune informations sur internet sur le massacre de Maillé.
Pour réaliser ce site en 1998, je me suis appuyée sur le souvenir de mes grands-parents et sur les ouvrages suivants
:
- « Maillé martyr » de l'abbé André Payon, curé de Maillé en 1944
- « En Touraine, je me souviens. Maillé », brochure éditée par le Conseil Général d'Indre-et-Loire.
- « Le magazine de la Touraine », numéro trimestriel de juillet 1984
Ce site a été supprimé à la fin des années 2000 par l'opérateur qui l'hébergeait.
En 2022, j'ai souhaité remettre en ligne et actualiser cet ancien site internet personnel pour pérenniser les témoignages recueillis en 2000 de ma grand-mère, Jacqueline ROY et de Christiane BENOIST.
Si vous souhaitez réagir à ce site, je vous invite à m'écrire à : acroy@club-internet.fr